mercredi 29 juillet 2009

Contre-pied...dans le cul

L’air du temps veut que, du bas peuple jusqu’aux salons où l’on cause, on s’indigne ouvertement de l’exorbitant, voire indécent, coût des transferts et salaires des footballeurs. Ainsi donc, nos idoles en shorts seraient, en ces temps de soi-disante crise, les parangons des soubresauts inacceptables du système capitaliste… allons bon, et mon derrière, c’est du gallinacé ?
Certes, le prix des transferts peut paraître pour le moins choquant vu les sommes déboursées. Mais voyons ce qui se cache derrière et nuançons nos propos. Lorsque qu’un Cristiano Ronaldo, un Zlatan ou un Rooney batifole joyeusement sur le pré vert (où, pour le Portugais, plonge allégrement pour simuler une faute adverse), il génère un pan entier de notre économie. La « civilisation des loisirs », chère aux sociologues, est parfaitement intégrée au fonctionnement économique actuel du monde. Ainsi, en est-il du foot. Des dribbles d’un joueur vont dépendre bon nombre d’emplois : toutes les personnes travaillant pour les médias couvrant l’événement (le match), les ouvriers indiens fabriquant les maillots, les vendeuses des boutiques « offrant » ces mêmes maillots, sans oublier les publicitaires, les agents de sécurité des stades, j’en passe… Évidemment, des dérives existent, mais n’existent-elles pas ailleurs dans notre système d’économie de marché ? Cela dit, cela n’excuse pas l’économie du football pour autant. Autre point important, un club de football n’est pas une entreprise comme une autre. Un club se doit bien de générer des profits afin de continuer à exister. Mais dans quel but ? Engraisser des actionnaires ? Non. Chaque club poursuit la gloire, le prestige, la futilité du succès, une simple ligne supplémentaire à un palmarès, offrir du rêve à ses supporters aussi, ce n’est pas négligeable. Un club sans palmarès et sans supporters a-t-il un intérêt ? De plus, de par le fonctionnement d’un club, un président qui gérerait mal « sa société » ne pourrait pas virer impunément ses employés ou ne partirait pas avec un parachute doré pour rejoindre une autre boîte.
Le football, ainsi que les transferts et les salaires qu’il génère, peut choquer. Mais il ne doit pas pour autant servir de bouc émissaire, être l’arbre qui cache la forêt de problématiques plus globales et complexes de notre monde actuel.

Ajax.

2 commentaires:

  1. J'ai un peu du mal à suivre ton argument. tu nous dis le foot est une activité économique (avec les problèmes et dérives liées comme n'importe quelle autre), puis mais cette activité ne vise pas à "engraisser les actionnaires", elle a un autre but que l'économique, c'est celui du rêve de prestige des supp, i.e. ce n'est pas une activité économique. Bon ce serait pas difficile de montrer que dan les faits le foot est une machine à profits pour actionnaires, soit de manière directe (les dividendes que touchent les proprios de l'ol p.ex.) soit de manière indirecte (la création ou extension du marché des loisirs, M6 p.ex.), soit de manière "grise" (blanchiment, reconversion de capitaux).
    Il me semble aussi que tu reproduit l'erreur de catégorie courante sur ce thème en considérant que les salaires des joueurs et les montants des transferts sont un seul et même phénomène. Sans developper Marx distingue capital variable et capital fixe pour ces deux choses. La particularité étant là que le capital fixe, ou "les actifs" dasn le langage des gestionnaires", est en fait sujet à fluctuation très rapides selon les perf des joueurs...

    Mais au fond reste la question, si le foot n'est qu'un secteur économique parmi d'autres, en quoi cela l'excuserait du caractère mortifère de l'exploitation capitaliste ? Pourquoi serait-on autoriser à déplorer le génocide d'indien en amazonie par le groupe Louis-Dreyfus pour la production de biocarburants et s'extasier sur la magie du club de foot qui permet au mêmes actionnaires de reconvertir leur capitaux ? Pourquoi devrait-on être indigné d el'exploitation de gamins à Taïwan pour la confection et trouver sublime le nouveau maillot de son équipe fétiche?
    Et doit-on vriament se réjouir que l'on nous vende du rêve pour oublier la misèrable réalité comme on vendait le paradis il y a un siècle ?

    Ceci dit, merci d'ouvrir le débat avec ton papier ;)

    Gus

    PS désolé pour les fautes, ma souris déconne, je n'arrive pas à naviguer pour aller corriger

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  2. Pas grave pour les fautes.
    J'ai écris l'article vite fait en sachant effectivemment qu'il y avait des failels dans mon raisonnement. Mais le but est effectivement de réfléchir au rôle du foot dans le système économique.
    Ponds nous un article sur le sujet, la rubrique "contre-pied" est ouvert à tous ;-)

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