vendredi 18 septembre 2009

Le protocole d'un singe de Sion: Constantin, un président qui le Valais.

Livrer combat, CC il aime ça. Une vraie reine valaisanne. Lorsqu’il revient à la tête du FC Sion en 2003, celui-ci est au bord de la faillite et n’obtient pas sa licence professionnelle de la ligue. Il porte l’affaire en justice civile, gagne et son club réintègre le championnat de seconde division avec 18 matchs de retard. Surnommé le Tapie suisse, Christian Constantin rivalise aussi certainement avec Aulas pour sa mauvaise foi, sa manipulation et ses méthodes de transfert. Mais assurément, le valaisan a la gouaille d’un marseillais avec l’accent valaisan, et un sens de l'autodérision plus prononcé que ses homologues. Quoique pas toujours volontaire. Ce qu’il n’a pas vraiment de ses deux illustres et sinistres exemples tricolores, ce sont les résultats. Les casseroles au cul, ça par contre, il en a déjà une petite collection. Tour d'horizon non exhaustif, sous forme de portrait assemblé du personnage le plus truculent actuellement du foot helvète.


"Bonjour, Christian Constantin, architecte. Non, je n'ai rien a voir avec Michel. Ca te pose problème ?"


Pur valaisan, CC est architecte à coté de ses fonctions de président du club du FC Sion. Un hasard n'arrivant jamais seul, il est un chaud partisan de la construction d’un « grand stade » de 20'000 places pour son club... dont il sera l’architecte. Il avait déjà lancé un projet d’un stade de 60'000 places (sic !) dans les années ’90, ça s’était cassé la gueule. A savoir que le stade actuel du Tourbillon peut contenir plus de 16'000 spectateurs, mais n'a enregistré qu'une affluence moyenne de 9'300 places payantes la saison passée.

A défaut d'un stade prestigieux, il a tout de même reçu en 2007 le prix Champignac, qui récompense la sortie médiatique suisse la plus niaise de l’année. Couronnement de sa déclaration : « L'avenir nous dira ce qu'on fera dans le futur ». En vrac, quelques autres citations philosophiques du personnage : « Je préfère avoir deux jambes qu'être cul-de-jatte », « Bonaparte quand il devait gagner il devait être devant, c'est quand il a commencé à ne plus être devant qu'il a perdu », et un plagiat d’un personnage d’Audiard « Un con qui marche ira toujours plus loin qu'un intellectuel assis. »

Le site de la TSR le présente ainsi en février dernier :

C'est l'une des personnalités les plus médiatiques en Suisse romande. Il est adulé par certains et raillé par d'autres, peut-être la majorité. Une chose est sûre, Christian Constantin (52 ans) ne laisse que peu de gens indifférent. Ce Valaisan, amoureux de son coin de pays, est à la tête du FC Sion pour la 2e fois après un premier passage dans les années 90. En presque 12 ans de présidence, il peut se targuer d'avoir licencié pas moins de 25 entraîneurs. Connu aussi pour son sens de la formule, Christian Constantin n'a pas fini de faire parler de lui. tsrsport.ch l'a rencontré dans son fief de Martigny.

Extraits de l’interview :

tsrsport.ch: Venons-en à votre consommation "record" d'entraîneurs. Comment en êtes-vous arrivé à ce stade?
CHRISTIAN CONSTANTIN: Bon, il y a plusieurs gammes d'entraîneurs. Dans les années 90, c'était essentiellement le totomat qui réglait le cas [le totomat, c’est le tableau d’affichage]. Maintenant, c'est une époque où les coaches ont beaucoup moins de résistance psychologique et physique. Je change plus souvent d'entraîneur en raison de leur propre déficience que pour des aspects purement sportifs.


tsrsport.ch: Mais ne pensez-vous pas qu'avec un peu de patience, vos entraîneurs auraient aussi obtenu des résultats?


C. C. : Avec Stielike, j'en ai eu de la patience. Cinq mois, c'est beaucoup! Chaque entraîneur qui signe à Sion connaît le contingent et les objectifs. Jamais un technicien ne m'a dit qu'il aura besoin de 4-5 mois avant d'obtenir des résultats. Mais si au départ, on m'assure que les objectifs seront atteints et qu'ensuite on échoue et que c'est la faute à tel ou tel, je ne suis plus d'accord. Mais en 11 ans de présidence, j'ai quand même deux titres de champion, quatre Coupes de Suisse, une promotion en Super League et huit participations à la Coupe d'Europe. Pas mal, non?


"Gut! Wonderbach! Constantine icht ein kleine hirnfick. Gut!"


La patience de CC
aura donc duré de juin à novembre 2008. A cette date, il demande à Uli Stielike de faire valider tous ses choix tactiques et techniques par son président. L’allemand démissionne évidemment. Christian Constantin prend alors le poste de coach. La ligue menace de suspendre le club du coach sans licence. L’épisode est l’occasion à quelques sorties tonitruantes sur son droit de faire ce qu’il veut chez lui contre la ligue, la simplicité du boulot de coach et quelques reportages complaisants sur son emploi du temps surchargé de self-made-man. Son bilan n’est pas fameux avec deux défaites, un nul et une victoire contre Vaduz, équipe la plus faible du championnat cette saison-là. Il engage alors U. Barberis et C. Zermatten durant la pause hivernale. Ils résisteront de février à avril. Date à laquelle CC reprend les rênes de l’équipe, avant de finalement laisser D. Tholot sauver le club de la relégation in extremis. L’ancien buteur n'a pour l’instant, mais ça ne saurait tarder, pas eu de nouveau droit à la fameuse phrase de son patron : « quand le train il avance plus, c’est pas les wagons qu’y faut changer ». A ce train-là, les coachs passent, repassent et trépassent.


"C'est toi qui m'a traité de roumain ? Becali c'est un bande-mou. Moi, j'en ai viré 27 des entraineurs, alors fais gaffe à ta gueule, hein!"


Quant il ne change pas d’entraîneur ou prend le poste lui-même, il explique à sa manière très pédagogique sa vision de l’arbitrage aux intéressés. Comme le raconte cette brève de http://www.subfoot.net par Guillaume S.

Christian Constantin est le Président et propriétaire du FC Sion qui vient de remonter dans l’élite du football suisse et remporter une coupe de Suisse qui lui tend les bras chaque fois qu’il arrive en finale (jamais vaincu à ce stade de la compétition).


Le 4 juillet 2006, il a été condamné par l’Association suisse de football à une suspension de trente mois de sa fonction de Président de son club de football ( !) et à 5'000 francs suisses d’amende (Re !).
Le 4 décembre 2004, vraisemblablement irrité par le froid polaire de la Suisse centrale lors d’un match Kriens-Sion (quelle intensité), Christian Constantin aurait tout d’abord fait un croc-en-jambe intentionnel à l’arbitre du match, puis non rassasié, aurait asséné un coup de pied dont Frank Sauzée serait admiratif, dans les parties génitales de l’arbitre assistant. Le premier, en chutant se serait blessé au thorax et le second se tient encore le bas-ventre tellement le coup porté fût vif et extrêmement bien placé.


Quelques mois après cette condamnation plus symbolique que les coups portés aux hommes en noir, Constantin part en croisade. Interview télévisée à l’aide, il déclare son club victime d’un complot arbitral s’appuyant sur un dossier monté par ses soins. Il réclame alors que la ligue suisse attribue des arbitres étrangers aux matchs de Sion. Persuadé de la partialité des arbitres helvètes, estimant de quatre à cinq fois plus de décisions erronées en défaveur du club sédunois qu’en sa faveur, il se demande si un club romand est bienvenu dans l’élite suisse. Clou du spectacle, le dossier contient une évaluation chiffrée, sur la base d’une qualification en LDC, du préjudice économique des « erreurs d’arbitrage » et le valaisan menace de se porter en justice pour dommages et intérêts contre les arbitres.


Armé de ses lunettes bioniques, CONstantin est prêt à déclencher l'opération "tempête dans un verre d'eau" (ou de mirabelle, c'est plus facile à trouver au Valais...)


Les anecdotes à son propos sont si nombreuses que je ne saurais être exhaustif. Mais la petite et récente histoire dite « Affaire El-Hadary » est assez parlante sur sa manière de mener les affaires du club.

En février 2008, Christian Constantin s'était fait l'auteur d'un des coups dont il a le secret en allant débaucher le gardien international vainqueur de la Coupe d'Afrique des nations. Pourtant, l’égyptien Essam El-Hadary était encore lié à Al-Ahly. Le club cairote avait rapidement dénoncé ce transfert à la FIFA, espérant bien faire valoir ses droits. El-Hadary dispute une saison et demie en Valais, avant de partir en froid avec le président. A peu près au même moment, en juin dernier, la FIFA interdit le FC Sion de transfert pour les deux prochaines périodes ouvertes, à savoir l’été 2009 et l'hiver prochain, suite à la plainte de Al-Ahly. Le club valaisan est aussi jugé solidairement responsable des 900'000 euros d'amende (1,36 mio FS) infligés au portier égyptien, également suspendu pour quatre mois de toutes compétitions.

Ah aha, bien piégé le magouilleur sédunois, croit-on. Que nenni. Réponse tout d’abord tranquille de CC : la décision de la Fifa est adressé au FC Sion Association, la partie amateur du club, la partie professionnelle, nommée Olympique des Alpes, n’est pas concernée. S’ensuit une brève polémique dans les médias helvètes sur la soi-disant boulette de la Fifa, que certains soupçonnent de ne pas avoir été aussi involontaire qu’il n’y parait. Toujours est-il que Sion recrute cet été. A propos de l’amende de la Fifa, CC se montre déterminé à faire valoir ses intérêts en justice: « S'il y a un hors-la-loi dans cette affaire, c'est la FIFA qui se permet de promulguer des lois qui n'ont aucune légitimité (...). Dès qu'un juge sera saisi du dossier, il comprendra rapidement tout ça." Et de ne jamais oublier d'être prêt au combat: "On se prépare comme quand on attaque l'Irak!».


"Je ne vois pas ce que je fous là."


Source d'inspiration sans fond des chroniqueurs humoristes romands, CC a aussi son vrai-faux blog.
http://christianconstantin.blogspot.com/


Gus

2 commentaires:

  1. Bombi l'ami de tous les petits20 septembre 2009 à 09:42

    c'est bandant la suisse finalement

    classe comme toujours gugus

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