mercredi 14 octobre 2009

Les Néerlandais de France: 4. Bertus De Harder

Ils ont marqué l'histoire du championnat de France ou l'ont simplement fréquenté, ils sont Néerlandais et nous les avons aimé ! Quatrième épisode : Bertus De Harder.



Johannes Lambertus De Harder, alias Bertus De Harder, est né en 1920 aux Pays-Bas. Il commence sa carrière avec l'équipe de VUC La Haye en 1937 et y restera jusqu'à la fin de la saison 1948-49. Seul fait notable pour le club, une seconde place durant le championnat de division 1 de 1943/1944. Pour De Harder, d’un point de vue personnel, c’est l’accession à l’équipe des Pays-Bas qui ne compte pas encore comme une grande puissance footballistique continentale. L’équipe ne participant à aucune des coupes du monde de 1950 à 1958.


L'équipe des Pays-Bas au début des années 1950. De Harder est en haut à gauche

Bertus signe avec les Girondins en 1949. La légende marine et blanche veut que le Hollandais volant fut recruté par l’entraîneur de l’époque, Jean Pujolle, alors que De Harder était laveur de vitre dans sa plate contrée… Autre temps, autres mœurs, le professionnalisme était loin d’être le lot commun des footballeurs. Il faut attendre 1954 pour que le professionnalisme face son apparition en Eredivisie, le championnat national batave.

De Harder s’impose immédiatement sur le flanc gauche de l’attaque girondine. Ses accélérations, ses dribbles et son sens du but participe grandement à la mémorable saison 1949/1950 des Girondins. Le 7 mai 1950, le club bordelais remporte son premier titre national à deux journées du terme du championnat grâce à une victoire 3-2 sur le FC Metz à l’extérieur. Une saison plus tôt, Bordeaux quittait les abysses des ligues inférieures pour le saint des saints du football hexagonal, la division 1. De Herder n’est pas étranger à ce surprenant et historique succès avec ses 21 buts sur les 88 marqués par l’équipe en 34 matches, et ce même si le collectif de l’entraîneur André Gérard est surnommé par la presse de l’époque « l'imprenable forteresse » (meilleure défense avec 40 buts encaissés). De Harder empoche le titre de meilleur buteur du championnat, bien aidé par l’attaque de feu de l’époque qu’il composait aux côtés de Kargu, Libar, le trio étant alimenté en ballon par le petit lutin technique, Gallice.


Sauras-tu reconnaitre le "Divin Chauve" sur la photo ?

Cette même saison 1949-1950, les Girondins atteignent la finale de la coupe Latine, ancêtre de la coupe des Champions (elle réunissait le champion d’Italie, d’Espagne, de France et du Portugal). Les Girondins sortent l’Atletico Madrid en demi mais s’inclinent face à Benfica. Pourtant, les Girondins offrent une belle résistance avec un premier match qui se solde par un 3-3. On rejoue, les Bordelais perdent 2-1 au terme de 56 minutes de prolongations ! De Harder ne joue pas la finale (blessé ?).
De Harder évolue encore cinq saisons sous le maillot girondin, inscrivant notamment 25 buts lors de la saison 1951-1952, meilleur buteur de l’équipe malgré sa position excentrée à gauche sur dans le rectangle vert. Au cours de la saison 1953-1954, Edouard Kargu décroche le titre de meilleur buteur du championnat (27 buts), toujours avec De Harder placé sur sa gauche.

Le Hollandais marque donc considérablement les esprits en même temps que les buts, et ce, malgré l’absence de titre pour le club girondin, bien que Bordeaux atteigne la finale de la coupe de France en 1952 contre Nice (5-3). De Harder hérite ainsi de nombreux surnoms, le plus célèbre restant « le Divin Chauve ».

Après une parenthèse de deux ans dans son pays d’origine à Holland Sport La Haye, le Néerlandais regagne nos contrées en signant en 1957 à l’AS Angoulême qui évolue en CFA à cette époque. Le Néerlandais assume le rôle d’entraîneur tout en faisant quelques piges puis il finit entraîneur tout court. Il reste en Charente jusqu’en 1960 et sans permettre au club d’accéder à la division 2 ni remporter le moindre titre. Deux années plus tard, il fait ses valises pour l’Alsace et prend en main le FC Mulhouse, lui aussi club amateur qui évolue en championnat national. Là aussi, pas de titre glané.

De Harder vivra en France jusqu’à sa mort, à Jeumont. Petit clin d’œil dont l’Histoire est coutumière, c’est cette commune du Nord de la France qui verra les jeunes années de footballeur d’un autre grand buteur du championnat de France, un certain Jean-Pierre Papin…

Ajax

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